Mise à jour le 23 aout 2004

 

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Le vin, l'alcool dans l'Islam

2. La vache (Al-Baqarah) - 219 : Ils t'interrogent sur le vin et les jeux de hasard. Dis: ‹Dans les deux il y a un grand préjudice et quelques avantages pour les gens; mais dans les deux, le préjudice est plus grand que l'utilité›.

16. Les abeilles (An-Nahl) – 67 : Des fruits des palmiers et des vignes, vous vous procurez du vin, une boisson enivrante et un aliment excellent. Il y a vraiment là un signe pour le peuple qui raisonne.

De plus, les versets 71 de la sourate Zuhruf, 43 de la sourate Nisa, 23 de la sourate Tur, 21 de la sourate Insan, évoquent aussi le vin. Et il en a été interdit selon plusieurs interprétations :

  1. Il s'agit de la dernière interdiction révélée aux Sahaba.
  2. Il y a plus de préjudices à boire de l'alcool que de ne pas en boire
  3. Il en a été interdit pour les dévotions
  4. Il en a été interdit sur terre dans le monde matériel, et autorisé au paradis

  5. Il en a été interdit car il peut conduire à des préjudices à l'entourage et la famille et peut être néfaste pour la santé lorsqu'il est bu pour être ivre et fuir l'esprit ; il peut être bu en petite quantité, dans une communion ( sohbat ) pour se détendre, sans préjudices et sans perdre l'esprit. Selon Imam Azam (à l'origine de la première école de jurisprudence sunnite Hanafi et la plus répandue), boire de l'alcool en petite quantité n'éprouvant pas l'ivresse, n'est pas illicite. Les tons changent selon les jurisprudences.

L'alcool interdit dans le Kur'an est hamr. Hamr est le vin que l'on produit avec le raisin. Le sens originel de hamr est « voiler ». Ainsi en buvant, la faculté de pensée est « voilée ».

Dans les observances dévotionnelles Alevi ( zikr, niyaz-ayin ), toute sorte d'ivresse, même légère, par l'emploi de stupéfiants (même en petite quantité) comme le hachisch, l'héroïne, l'alcool... est strictement interdite et günah.

En dehors de ces observances dévotionnelles, il n'est pas interdit de boire, pour la santé, en communion familiale sans porter de préjudices. Mais il peut en être interdit formellement selon les partis pour tout moment.

Il est à noter aussi que les professeurs en théologie (sunnite) très connus, comme Yasar Nuri Ozturk et Süleyman Ates ont affirmé, qu'ayant bu modérement, observer les dévotions (prières…) reste tout de même valide.

A celui qui sait boire,
Le raki (boisson alcolisée) est un plaisir enivrant
A ceux qui ne savent pas
Le raki est une souffrance ( jafa ) et une transgression ( jawr )
Necip Mirkelam

Dans la branche Babagan des Bektashi, il peut être bu du vin ( dolu-dem ) dans les cérémonies de Djem pour “augmenter la passion” ( jazba ), bien sur avec mesure et limite. Le vin est licite à ceux qui savent le boire, et interdit à ceux qui n'en connaissent pas le sens, disent les Bektashi. La boisson "ennivrante" dans les djem n'est pas l'alcool mais le dolu-dem, celui qui est réservé aux Elus.

O Zahid (1) , soit honorable au Vin,
Cesse ces commérages, soit Musulman
Au gens il est licite ; aux non-gens, illicite
Nous consentons à boire ; à nous, il n'y a pas ce pêché

Pour faire œuvre pie, nous boirons du vin
Si nous ne buvons pas, nous serons mains liées, torturés
Ta raison ne peut atteindre cet autre mérite
Cette perfection, nous l'avons trouvé dans la Maison du Vin (2)

Pendant les nuits de Kandil (3) , nous serons lampe (à l'huile)
Et dans la lampe, la mèche
Pour resplendir Hakk , nous serons preuve de guidance
Les aveugles, quant à eux, ne la verront pas

Tu es traître ( munkir ) : à toi, le vin est illicite
Attends alors, de boire dans l'au-delà
Harabi, ne divulgue pas davantage la parole profonde!
Car il ne distingue pas le licite de l'illicite.
Edip Harabi (19 ème siècle)

(1)  Zahid : personne non mure
(2)  Maison de Dieu
(3) Kandil : lit. lampe à l'huile.
Les nuits de Kandil sont les nuits de Baraat (nuit de l'absolution), Mir'aj (nuit de l'Ascension du Prophète), Ragaib (1 er vendredi du mois de Rajab) et Mawlid (naissance du Prophète)

 

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